La technologie moderne peut permettre de découvrir ou redécouvrir des œuvres anciennes, j'ai ainsi eu l'excellente surprise de trouver le "Candide" de Voltaire téléchargé dans mon tout nouveau smartphone, un Nexus 4 acquis ce mois-ci.
Un classique à (re)découvrir
Je ne sais pas quel comité a décidé du choix des livres préinstallées pour inciter le lecteur à découvrir Google Play pour les livres, mais je les remercie d'avoir ainsi proposé ce cher Candide.
J'avais lu cet excellent compte philosophique pour la première fois en classe de seconde, autant dire il y a fort longtemps. Bien que l'ayant relu l'année passée, j'ai eu plaisir à recommencer ce voyage sous une nouvelle forme.
Paradoxalement, la forme n'est d'ailleurs pas si nouvelle, car Candide est ici proposé sous la forme d'une édition originelle numérisée. Le fond est donc ancien, le lecteur pourra d'ailleurs être surpris par l'orthographe de certains mots différente de l'actuelle. Ces modifications orthographiques rappelent que la langue française a évolué au fil des siècles.
Une bibliothèque dans la poche
Les autres livres proposés ne sont pas dénués d'intérêt, et montrent un éclectisme certain dans ce choix de classiques. Il s'agit en effet de "De la Terre à la Lune" et de "À la recherche du temps perdu".
Je suis toutefois sceptique sur la lecture d'un livre aussi long que le chef-d'œuvre de Marcel Proust sur l'écran d'un smartphone. Cela peut toutefois permettre de le découvrir et donner envie de poursuivre la lecture sur un vrai livre, ou pourquoi pas, sur l'écran plus grand d'une tablette.
Tablette et smartphone montreront alors leur complémentarité, l'un permettant de continuer pendant les trajets dans les transports en commun la lecture du chapitre commencé la veille au soir. Il manquera malgré tout le plaisir de tenir un livre en main et de tourner ses pages, aussi ne suis-je qu'à moitié attiré par cette expérience de lecture.
Le livre du voyage
Il est plaisant de pouvoir lire les aventures de Candide en se déplaçant, celui-ci n'ayant cessé de parcourir le vaste Monde. Il faut toutefois souhaiter au lecteur que ses voyages ne soient pas motivés comme ceux de Candide par la fuite des pires catastrophes, mais seulement par une banale obligation de se rendre quotidiennement sur son lieu de travail.
La morale du compte pourrait d'ailleurs être transposée dans un contexte professionnel. Avec d'importantes réserves cependant, car tous les salariés n'ont pas des fonctions leur offrant la possibilité de faire évoluer leur environnement de travail.
Ceux qui le peuvent sont rares, et les résistances sont souvent telles qu'il leur est bien difficile de cultiver leur jardin professionnel même en ayant beaucoup de bonne volonté.