Il y a trente ans, en période de forte inflation, placer son argent était aisé. Il n'était pas utile d'être un spécialiste de la finance, ni de comparer divers produits de placement.
Livret A, l'ami du petit épargnant
Il n'y avait alors aucune raison de garder ses économies sous son matelas, ni de chercher des rendements aléatoires en bourse.
Le Livret A permettait en effet de valoriser sans effort les liquidités courantes. Il suffisait de se déplacer jusqu'à un bureau de Poste ou une Caisse d'Épargne pour s'enrichir.
Certes, ce placement ne menait pas plus qu'aujourd'hui à la fortune, mais il assurait au moins de préserver le capital par rapport à l'inflation, en le valorisant même un peu.
Des livrets bancaires autrefois intéressants
Ceux disposant de sommes supérieures à son plafond pouvaient aussi ouvrir un livret bancaire proposant un taux du même ordre que le taux du Livret A, ou lui étant supérieur. En cette époque où la CSG et la CRDS n'avaient pas encore été inventées, la fiscalité des livrets bancaires était douce, voire inexistante sous certaines conditions.
Actuellement, ces produits sont trop imposés pour offrir un rendement net attractif. Ils peuvent toutefois être utiles pour des placements de courte durée, leur faible rendement étant de toutes façons supérieur à la rémunération inexistante des comptes courants en France.
Dans d'autres pays européens, les comptes courants sont rémunérés, certes faiblement, mais savoir que son argent ne dort pas est intellectuellement satisfaisant. En contrepartie, il faut noter que les frais bancaires y sont parfois plus élevés que chez nous.
Placer ses économies
Ainsi, de nos jours, les liquidités courantes ne sont plus aussi faciles à valoriser sans prendre de risques, surtout pour les personnes désirant optimiser leur imposition. Gérer son épargne disponible exige un peu de réflexion préalable, les choix des produits financiers dépendant des situations individuelles.
Même les SICAV monétaires ne sont plus l'eldorado qu'elles étaient jadis. Les 8% de rémunération qu'elles offraient si ma mémoire est bonne étaient assortis d'une imposition avantageuse pour celui qui n'effectuait pas par ailleurs d'opérations en bourse.
Une banque sans guichet avait même imaginé un compte fonctionnant comme un compte bancaire classique, mais investi automatiquement en SICAV monétaires. Les dépôts étaient libres et les retraits s'effectuaient en tirant des chèques utilisables chez tous les commerçants.
Avec les taux actuels à court terme et les récentes évolutions de la fiscalité, il n'est pas certain, en exagérant quelque peu, que les produits nets d'un tel compte couvriraient les coûts de l'encre utilisée pour remplir les chèques.
Des soucis de riches
Cela dit, il est bien évidemment préférable d'avoir des soucis pour placer son argent, plutôt que d'avoir des soucis par manque d'argent. En ces temps difficiles, il serait malvenu de plaindre ceux disposant d'un peu de richesse.
Ces livrets ne sont de toutes façons pas adaptés à leurs besoins, ou plus exactement, ne peuvent être utiles que pour une part marginale de leurs avoirs, correspondant aux liquidités courantes ou en attente d'être utilisées.
Pour conclure, remarquons donc que ceux qui ont la chance de disposer d'un patrimoine conséquent se tourneront vers des produits ayant un meilleur rendement et n'utiliseront le Livret A et les autres livrets réglementés qu'en complément d'autres placements.