Les crises naissent-elles d'une sous-consommation ou d'une sous-production ? L'offre doit-elle précéder la demande ou bien la suivre ?
Ces questions font réfléchir économistes et industriels depuis de longues années, et dans la période actuelle où règne l'incertitude, une réponse claire est plus que jamais nécessaire.
Pour certains marchés de niche il est possible de créer une demande par une offre nouvelle. Par exemple, dans le secteur informatique, ce fut le cas pour les netbook ou les tablettes, un seul produit réussi ayant suffit à créer une demande, même si dans le premier cas l'engouement ne semble pas avoir perduré.
Encore faut-il que les acheteurs potentiels puissent financer leurs envies. Pour les biens d'équipement courants, si le prêt à la consommation facilite l'acte d'achat, permettant d'acquérir l'objet désiré en substituant l'effort de remboursement à l'effort d'épargne, le recours au crédit n'est pas indispensable.
L'achat d'une automobile semble en revanche conditionné par les deux critères de l'offre et de la possibilité du recours à l'emprunt. Un produit innovant technologiquement ou par son positionnement attirera le consommateur qui en concrétisera l'achat d'autant plus aisément qu'une offre de prêt pertinente lui sera proposée.
Il en va autrement pour l'acquisition d'un logement, que seuls des privilégiés peuvent acquérir sans recourir au crédit immobiler. Dans ce domaine, il ne sert à rien que l'offre précède la demande si les acheteurs n'ont pas la possibilité d'accéder à des financements.
Ainsi, dans certains pays européens, des logements construits dans une période d'euphorie restent-ils vides mettant en difficulté leurs promoteurs et aggravant la situation de crise pour l'ensemble du secteur immobilier.
Dans d'autres pays au contraire, la demande reste forte et une offre insuffisante maintient des prix de marché élevés. La confiance des acheteurs en leur avenir semble ici un moteur bien plus puissant que la disponibilité de l'offre ou la facilité d'obtention d'un financement.