Parmi les rares voitures ayant réussi à me faire rêver figure l'Audi quattro des années quatre-vingt.
Quelle allure ! Élégante dans sa version civile originelle, l'Audi quattro devenait impressionnante dans ses versions sportives.
Ceci était particulièrement vrai pour les évolutions Sport et Sport E2, dont l'empattement raccourci ne laissait aucun doute sur la finalité du véhicule, gagner des rallyes.
L'Audi quattro (la première, pas la Sport) était ainsi une des dernières voitures de compétition dérivée d'un véhicule que le quidam moyen pouvait s'offrir et conduire.
La Peugeot 205 Turbo 16 a ensuite inauguré une autre époque, celle où les voitures de compétition utilisées dans les rallyes ne conservent plus que le nom et vaguement la silhouette des véhicules de série.
Les plus grands pilotes de l'époque ont pu briller avec cet engin, Hannu Mikkola, Michèle Mouton, Stig Blomqvist puis Walter Röhrl ont tous gagné des rallyes avec une ou l'autre version de l'Audi quattro. Mikkola et Blomqvist ont même été Champions du Monde tandis que Michèle Mouton a terminé la saison 1982 à une brillante seconde place.
Outre Atlantique, Michèle Mouton et son Audi quattro se sont distingués en remportant la course de côte du Pikes Peak en 1985 en battant le record de l'épreuve, après avoir fini à la deuxième place l'année précédente.
Aussi ai-je trouvé excellent l'hommage rendu par Audi sous forme du prototype Audi Quattro (avec majuscule cette fois) présenté au récent Mondial de l'Automobile parisien.
Ce coupé aux lignes sobres (enfin, pas tant que ça non plus) laissant deviner la puissance de son moteur cinq cylindres turbo-compressé et ses performances est bien dans l'esprit de l'ancienne quattro, tout en adoptant des formes au goût du jour.
La nostalgie est cependant plus forte que l'attrait de la nouveauté, et j'avoue préférer le style de l'ancêtre à celui de la jeunette. Mais, bien évidemment, si on m'offrait ce prototype, je ne refuserais pas ce cadeau.