Vendredi dernier, la France a perdu sa note triple A attribuée par l'agence Standard and Poor's. Ce qui était présenté comme une catastrophe absolue il y a encore quelques semaines est maintenant relativisé par certains politiciens et divers analystes économiques.
Vers la hausse des taux du crédit ?
Certes, l'agence de notation Moody's laisse, pour l'instant du moins, son AAA à la France.
Cependant, les effets de cette dégradation pourraient se faire sentir rapidement si cela entraînait une hausse des taux du crédit, ou si les particuliers, craignant d'éventuelles futures mesures de rigueur, restreignaient leur consommation.
Peut-être est-ce pour cela d'ailleurs, autant que pour les futures échéances électorales, que les membres du gouvernement tiennent des discours rassurants.
Inquiétudes de l'épargnant
Cela risque de ne pas être suffisant, le citoyen pouvant légitimement être inquiet pour ses revenus et ses économies, qu'elles soient placées dans un livret A ou cachées sous le matelas. En effet, le montant de la dette française est tel que des prélèvements obligatoires supplémentaires semblent inéluctables.
La peur légitime de l'avenir, la perspective de voir ses revenus nets diminuer pendant que les prix augmenteront, n'inciteront pas le citoyen consommateur à dépenser plus que le strict nécessaire. La crise financière se convertirait alors en crise de la demande.
Quoi de neuf à l'approche de 2013 ?
Les paragraphes précédents furent écrits en janvier 2012, et il me semble qu'en décembre, l'année 2013 approchant, la situation économique n'a guère évolué.
Politiquement, la France dispose d'un nouveau président, d'un nouveau gouvernement et d'une nouvelle majorité parlementaire depuis plus de six mois, mais cela n'a pas provoqué d'embellie économique. Ni, pour l'instant, d'embolie bloquant la circulation des capitaux, si j'ose me permettre ce jeu de mots douteux.
Des notes dégradées
Les agences de notation ont pris acte de la situation économique actuelle. Moody's vient de dégrader en novembre la note de la France à AA1, Fitch étant dorénavant la seule des trois grandes agences à maintenir le triple A.
Encore faut-il préciser que cette appréciation s'accompagne d'une "perspective négative", relativisant la portée de cet unique AAA restant parmi les trois tant convoités par les gouvernants du pays.
À titre personnel, mes préoccupations sont bien plus modestes. Ni double ni triple A ne peuplent mon horizon économique, et seul m'importe de savoir si le taux du Livret A sera préservé en février prochain.